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Le XIIe sičcle marque un tournant dans la procédure pénale: au vieux systčme accusatoire qui reposait sur le serment et l'ordalie est préféré un systčme inquisitoire. La procédure ne se base alors plus sur l'accusation, mais sur la preuve, l'enquęte judiciaire formant le coeur de tout procčs. L'audition de témoins et l'aveu de l'inculpé représentaient deux types de preuves auxquels le juge avait recours. Les aveux et témoignages ne semblent pas pour autant avoir constitué les seuls et uniques outils ŕ la disposition du juge: il apparaît en effet dans les sources judiciaires que des experts en médecine aient été consultés. Ce phénomčne rarement présenté dans les actes consignés du registre du trésor royal des chartes au XIVe apparaît ętre plus systématique en premičre instance judiciaire, comme prouvé par les nombreux cas répertoriés dans le registre criminel de Saint Martin des Champs. Cette étude basée sur une recherche originale a pour objectif de définir et d'expliquer le rôle de cette expertise dans la procédure d'enquęte et l'impact de ces témoignages sur les verdicts rendus.